Nasr Eddin monte un jour en chaire pour prêcher :
« O mes frères ! dit-il, que voulez-vous que je vous apprenne que vous ne savez pas ?
— Nous l’ignorons, répondit-on de l’auditoire.
— Comment puis-je donc vous instruire d’un sujet que vous ignorez ! répond Nasr Eddin en descendant de la chaire. »
Une autre fois, il monte à nouveau en chaire et dit :
« O mes frères ! Savez-vous ce que j’ai à vous dire ?
— Nous le savons, s’écrie-t-on.
— Que vous dirai-je alors que vous ne sachiez pas ! fit Nasr Eddin en quittant à nouveau la chaire. »
L’assemblée reste surprise de son départ. Quelqu’un propose alors que, s’il revenait, les uns répondraient « Nous le savons », les autres « Nous l’ignorons ». Cette opinion prévalut.
Une autre fois encore Nasr Eddin paraît et, comme précédemment, s’écrit :
« O mes frères ! Savez-vous ce que j’ai à vous dire ?
— Parmi nous, lui dit-on, les uns le savent, les autres l’ignorent.
— Et bien, réplique Nasr Eddin, que ceux qui savent apprennent à ceux qui ne savent pas ! »
D’après J.A. Decourdemanche, « Les plaisanteries de Nasr Eddin Hodja »
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