Hier, le vent du soir, dont le souffle caresse,
Nous apportait l’odeur des fleurs qui s’ouvrent tard ;
La nuit tombait ; l’oiseau dormait dans l’ombre épaisse.
Le printemps embaumait, moins que votre jeunesse ;
Les astres rayonnaient, moins que votre regard.
Moi, je parlais tout bas. C’est l’heure solennelle
Où l’âme aime à chanter son hymne le plus doux.
Voyant la nuit si pure, et vous voyant si belle,
J’ai dit aux astres d’or : Versez le ciel sur elle !
Et j’ai dit à vos yeux : Versez l’amour sur nous !
Victor Hugo, Les Contemplations (1859)
Livre Deuxième – L’âme en fleur, V. – Hier au soir
PS : aujourd’hui c’est la Saint Valentin. 😉
Il lui disait : Vois-tu, si tous deux nous pouvions – Les comptenplations Livre II-
Catégorie : Poésie
Il lui disait: Vois-tu, si tous deux nous pouvions,
L’âme pleine de foi, le coeur plein de rayons,
Ivres de douce extase et de mélancolie,
Rompre les mille noeuds dont la ville nous lie ;
Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou,
Nous fuirions; nous irions quelque part, n’importe où,
Chercher loin des vains bruits, loin des haines jalouses,
Un coin où nous aurions des arbres, des pelouses;
Une maison petite avec des fleurs, un peu
De solitude, un peu de silence, un ciel bleu,
La chanson d’un oiseau qui sur le toit se pose,
De l’ombre ; -et quel besoin avons-nous d’autre chose?-
Merci pour ce joli commentaire :
Elle ne peut me lasser, cette douce musique
Qui prêta tant secours à maint coeurs aphasiques